J'ai fait mon compte-rendu avec l'article de Claude Poirier, Le lexique québécois: son évolution, ses composantes.
Compte-rendu de l’article de Claude Poirier
Le lexique québécois : son évolution, ses composantes
POIRIER, Claude, « Le lexique québécois: Son évolution, ses composantes », dans René Bouchard (dir.), Culture populaire et littératures au Québec, coll. «Stanford French and Italian Studies», no 19, Anma Libri, Saratoga, p. 43-80.
Tout d’abord, le français se parle de plusieurs façons. Les francophones sont pourtant en mesure de se comprendre entre eux. Le français québécois est différent du français des autres provinces et du français de France. Pourquoi? C’est ce qui intéresse Claude Poirier. Par contre, l’étude du français au Québec n’est pas tellement avancée, les chercheurs s’intéressent pour le moment à l’étude phonétique de notre langue. Claude Poirier a tenté de satisfaire sa curiosité et propose un article qui fait part de la formation de la langue française au Québec et des éléments qui constituent son lexique.
Les premiers colons qui sont arrivés ici parlaient un français «pur» mais les choses ont changées graduellement et le français a commencé à être différent après la venue des envahisseurs anglais. C’est Adjutor Rivard qui a proposé le premier ses hypothèses sur la formation du parler québécois. Rivard pense que dès le 18e siècle, notre langue était déjà presque uniforme, c’est-à-dire que la langue était presque la même que celle d’aujourd’hui, il y a peu d’écart. Avec la Conquête anglaise, toute relation avec la France a été coupée, les Québécois étaient alors qu’en contact avec des anglais, ils n’avaient pas d’organisation scolaire et étaient écartés du monde des affaires; c’est ainsi que le lexique québécois s’est enrichi d’anglicismes. C’est au 20e siècle que la cloche d’alarme sonne par rapport aux anglicismes. Se sont les puristes et les représentants de l’Église qui se sont acharnés afin de stopper les progrès de l’anglicisme et ils ont plutôt bien réussi. Les Québécois ne pourront jamais s’exprimer en français de France puisque les réalités nord-américaines sont bien différentes de celle de la France. Les gens ont leur propre langage sur leur façon de se vêtir, de manger. Les Québécois se sont créé un langage propre à eux selon leur mode de vie.
Claude Poirier affirme : «Le français québécois est un parler galloroman. La grande majorité des éléments constitutifs de son lexique sont, d’un point de vue contemporain, soit des faits appartenant au français général, soit des archaïsmes, soit des dialectismes. Le français québécois se distingue cependant des parlers qui lui ont donné naissance par les emprunts qu’il a acceptés des langues avec lesquelles il est entré en contact : l’amérindien d’abord, qui l’a peu marqué, l’anglais par la suite, qui a joué un rôle important dans le développement de certains secteurs de son vocabulaire. Il s’en distingue également par les nombreux néologismes de son crû, qui témoignent de la vitalité impressionnante de ce français transplanté en Amérique du Nord à l’époque de l’expansion coloniale de la France et même, jusqu’à un certain point, par l’emploi qu’il fait des mots de la langue générale.» (p.52-53, Culture populaire et littératures au Québec) Le français québécois provient tout d’abord du français général puisque les Québécois peuvent comprendre les Français et qu’ils utilisent régulièrement les mêmes mots mais à un degré différent. Ensuite, il y a présence d’archaïsmes dans notre langue. Voici un exemple d’archaïsme : s’écarter v.pron. « se perdre, s’égarer » Il est important de préciser que le français québécois d’aujourd’hui n’est plus celui de nos ancêtres puisque les réalités ont changé mais nous retrouvons encore certains archaïsmes puisque ces mots ont suivi le lexique. Ensuite, il n’est pas évident d’étudier les dialectismes puisqu’il y a peu de documentation à ce sujet. Il est difficile de définir la provenance du dialectisme au Québec. Voici quelques mots provenant du dialectisme : achaler qui veut dire importuner, doux-temps qui signifie période de dégel. (Exemples prises dans le document de Claude Poirier : Le lexique québécois p.63) La langue française québécoise a fait quelques emprunts notamment à aux Amérindiens et aux Anglais. Les premiers colons devaient apprendre les langues autochtones pour faciliter leurs rapports avec les Amérindiens. Par la suite, se sont surtout les coureurs des bois qui devaient apprendre les langues amérindiennes pour faire des échanges avec eux. La langue a été peu touchée par les langues amérindiennes sauf pour la toponymie qui conserve un grand nombre d’appellations sauvages. Pour ce qui est des anglicismes, ceux-ci affectent quelques secteurs du lexique québécois comme la politique, l’économie, les finances, l’industrie. Il y a plusieurs types d’anglicismes dans notre langue : sémantique, lexical, morphologique et phonétique. Il y a peu d’étude par rapport aux anglicismes au Québec. Voici quelques exemples d’anglicismes tirés du document de Claude Poirier Culture populaire et littératures au Québec p.70 : beans qui signifie haricots, cute qui signifie mignon, joli, lighter qui signifie briquet. Il faut parfois une adaptation lorsque nous faisons un emprunt particulièrement au niveau orthographique. Finalement, nous retrouvons des néologismes dans notre langue. Ces nouveaux mots ne sont pas à l’abri d’une remise en question, ils peuvent disparaître puisque le développement des connaissances et des méthodes de travail changent rapidement. Par contre, les Québécois n’ont parfois pas le choix de créer des mots qui font référence à leur mode de vie.
Finalement le français québécois a son propre parler qui dérive de toutes les difficultés qu’il a rencontré au cours du passé mais il ne faut pas oublier que cette langue permet tout de même de communiquer avec des francophones étrangers.
Vous pouvez retrouver l’article à cette adresse :www.tlfq.ulaval.ca/pub/pdf/C-35.pdf
mardi 2 octobre 2007
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